lundi 8 octobre 2007

Désamour pour les carrières scientifiques

Je publie ici un extrait du Monde du 30/8/2007, qui me parait parlant concernant la perte de maîtrise progressive de la France, notamment pour les technologies d'avenir liées au multimédia, que j'évoque dans cet autre billet (lien).

"La pénurie de spécialistes techniques et scientifiques à laquelle les entreprises disent être confrontées n'a pas, pour le moment, modifié la donne.

[...] Un diplômé d'une école d'ingénieurs en 2006 a été embauché, en moyenne, au salaire brut annuel de 31 000 euros. Soit 6,5 % de moins qu'un diplômé d'école de commerce. Selon la même enquête, l'écart pour les diplômés de 2005 atteint 10,5 %. Et l'espoir de rattrapage est ténu. Les augmentations accordées aux jeunes des écoles de commerce embauchés en 2005 ont été légèrement supérieures à celles attribuées aux ingénieurs.

La situation est pire pour les femmes ingénieures. Leur salaire d'embauche est de 6 % inférieur à celui de leurs homologues masculins. La discrimination salariale existe donc dès l'entrée sur le marché du travail. Et elle s'accroît au fil des années. Le salaire médian annuel d'une ingénieure est de 40 043 euros, 30 % de moins que celui de son collègue de l'autre sexe, selon l'enquête annuelle du Conseil national des ingénieurs et des scientifiques de France.

Conséquence : les diplômés d'écoles d'ingénieurs tentent d'effacer leur handicap en se détournant des carrières industrielles. Soit ils se dirigent vers d'autres secteurs comme la banque, l'assurance ou le conseil ; soit ils restent dans l'industrie, mais s'orientent vers des fonctions commerciales ou financières.

[...] En 2006, le salaire médian annuel d'un ingénieur diplômé ayant un poste dans un service commercial ou marketing était de 63 000 euros, 26 % de plus que celui d'un ingénieur travaillant dans la production. Il existe aussi des différences selon les secteurs : en moyenne, un ingénieur employé dans le BTP gagne 33 % de moins qu'un de ses collègues ayant opté pour la banque ou l'assurance.

Les avantages peuvent être cumulatifs, comme les handicaps : mieux vaut être un homme, diplômé d'une école de commerce travaillant dans la banque, qu'une femme, diplômée d'une école d'ingénieurs et travaillant dans le BTP."

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